Dessin dévoilant n°2 au festival de l’arpenteur
Cette nuit à la faveur d’une fausse insomnie, j’ai voyagé dans le temps. Un non sommeil heureux et clair, une nuit comme en plein jour, une vie parallèle. J’ai été projetée dans la vie de mon enfance comme si j’y étais de nouveau, en petites touches intenses, un peu comme si je feuilletais un catalogue, ou un menu, et que je goûtais en esprit la matérialisation possible de l’objet ou du plat sur lequel je m’attardais. Mais toute à l’émerveillement d’une telle possibilité, comme un enfant dans un magasin de jouets, je zappais sans chercher à m’accrocher à l’un ou à l’autre des possibles, savourant la force étonnante de ce que je ne peux pas nommer des évocations, tant l’impression de réalité s’imposait. C’était. Nuit et clarté simultanément à l’œuvre. Emotions retrouvées, pleines et vives, de ce que je croyais ne plus devoir rencontrer jamais autrement qu’ au travers d’images un peu séchées, qu’elles soient de papier, ou mentales. Un papier dont les multi-couches soudainement séparées, révèle l’infinité du nombre qui le compose, comme autant d’instants au temps infini, rendu tel par le sentiment et l’émotion retrouvés. Ils étaient derrière la porte, dans le placard. Là où il y a les monstres quand on est petit.
Ces portraits, autant de portes ouvertes. Merci aux dessinateurs à l’aveugles de permettre ce délicieux goûter de l’infini.
Des portes d’instant
formant colonne vertébrale
s’ouvrent à l’infini
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